Aube des années 60, fin fond des États-Unis. La nation se transforme, s’enrichit; elle voit naître de nouveaux combats, de nouveaux idéaux. Autant de changements qui vont s’étendre jusqu’aux quatre coins de notre chère Amérique. Partout, excepté dans ces quelques localités qui semblent échapper totalement aux effets du temps. Woodvale est de celles-ci. Cette petite ville forte de ses quelques deux mille habitants n’a rien d’extraordinaire à premier abord. Mais il suffit de prendre le temps de s’imprégner de l’esprit de la ville, entre les vieilles devantures de magasins et les habitations d’un autre siècle, pour se sentir totalement isolé. Peut-être aurez vous l’audace d’adresser la parole à un vieillard qui déambule dans la rue. Aussi aimable pouvez-vous être, il ne daignera généralement pas vous répondre. La population vieillissante de Woodvale n’aime pas les étrangers, même les voyageurs. Vous vous en rendrez facilement compte. Il faut dire que depuis des temps immémoriaux, cette charmante bourgade s’est vue presque entièrement coupée du monde. La raison? La gare, Woodvale Station, inutilisable depuis tellement longtemps que même les plus vieux n’étaient pas là pour la voir.
______________________________

Extrait du Woodvale Post,
4 juillet 1961
En ce beau jour de célébrations et de fête pour notre nation, nous inaugurons la rénovation de l’unique gare ferroviaire de notre belle ville. Chaque habitant se réjouit de pouvoir revivre la splendeur passée de ce bâtiment historique. Mais le futur de notre belle ville n’a jamais été aussi incertain. Quand on entend parfois que ces gens feront le Woodvale de demain, comment être confiant pour l’avenir? Nous sommes dans une grave période de doute, mes amis. Un conseil: méfiez-vous de ces « voyageurs ». Restez proches des vrais Woodvaliens.
________________________________

Maintenant, tout a changé. Dans certaines maisons, on se cache derrière ses rideaux et les grands discours de monsieur le maire sur la « menace que représente l'arrivée de nouveaux habitants au sein du paisible Woodvale ». Et comme si ce n’était pas déjà assez, depuis la remise en circulation des trains, d’étranges rumeurs fleurissent sur les lèvres de certains. On parle de valises oubliées dans des wagons jamais réclamées, d’apparitions étranges la nuit venue, autant d’évènements inquiétants mis sur le compte du renouvellement de population. Quel que soit votre personnage, du nouvel habitant plein d’espoir en l’avenir à l’aristocrate déchu, il vous incombera de démêler le vrai du faux dans cette ville perdue dans ses propres mensonges.

PHRASE DE FIN